Prix Jean Renoir des lycéens 2023

The fabelmans de Steven Spielberg : une critique de Lyséa

Par FRANCK BRENIER, publié le mardi 11 avril 2023 16:07 - Mis à jour le mardi 11 avril 2023 16:07
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Le nouveau film biographique et dramatique de Steven Spielberg The Fabelmans, sorti le 22 février 2023 et qui dure 2h31, nous raconte l’histoire du jeune Sammy Fabelman, qui a grandi dans une famille juive de l’Arizona dans les années 1950-1960.

Le film débute sur l’image de Sammy, un enfant qui refuse de rentrer dans un cinéma parce qu’il a une peur bleue d'aller s'enfermer dans l'obscurité et parce que la nuit l'inquiète. C'est un enfant sensible et anxieux. Son père lui explique donc que ce ne sont que des choses mécaniques, des choses chimiques et physiques, pour
rassurer ses angoisses.

Après cette séance du film The Greatest Show on Earth, c’est le déclic : il sera cinéaste !

Armé d’une petite caméra, Sammy se met alors à réaliser lui-même des petits films pour son plaisir et celui de sa famille, notamment celui de sa mère dont il est très proche et qui le soutient énormément, jusqu’au jour où la découverte d’un lourd secret de famille le pousse à se réfugier exclusivement dans le cinéma, conscient d’y
trouver le moyen de voir et d’accepter la vérité.


Ce film est à la fois universel et parle à chacun de nous. En effet, The Fabelmans peut être vu comme un film intime mais aussi hollywoodien. Ce film autobiographique peut faire penser à des films d'auteurs, ce qui a énormément surpris le public. En effet le réalisateur d'E.T., des Dents de la mer ou de La Liste de Schindler
n’utilise cette fois ni requins, ni dinosaures, ni extra-terrestres pour nous faire rêver, mais se concentre en revanche sur un sujet beaucoup plus intime : son enfance et son adolescence, auquel vont bientôt se mêler le choc éprouvé au moment du divorce de ses parents, et la découverte libératoire du cinéma.

Ce nouveau film de Steven Spielberg est aussi son plus personnel : il évoque le rêve américain à travers la vie de ce jeune Sammy.
C’est aussi un magnifique hommage au cinéma et une sublime déclaration d’amour de Steven Spielberg à son art, avec beaucoup de tendresse et de bienveillance. On y voit l'adolescent, discret et opprimé, qui parvient à s'exprimer grâce à ses films, et redouble d'imagination pour créer des effets spéciaux.
Le personnage de Sammy Fabelman est assez bien entouré et soutenu par sa famille et ses amis. Ces derniers jouent dans ses premiers films, tout comme ses soeurs qui depuis le plus jeune âge le soutiennent. Du côté de ses parents, sa mère, qui est une artiste et joue du piano, ne cesse de l’encourager et de le motiver.
Quant à son père, un génie de l'informatique, il dénigre à plusieurs reprises la passion de son fils, mais finit par ouvrir les yeux et par dire à Sammy de suivre son rêve jusqu’au bout. Suite à cela, et grâce à la prime que son père reçoit, Sammy et toute sa famille doivent déménager en Californie, un lieu qui pourrait être idyllique s'il
n'y avait pas l'antisémitisme pour gâcher l’adolescence du jeune homme.

Enfin, Spielberg reconstitue sa brève et humoristique rencontre avec son idole John Ford, au début des années 60 à Hollywood, dans une scène très
belle mais également très drôle.
Steven Spielberg aura donc attendu d'avoir 75 ans, pour redevenir l'adolescent qu'il était, et cela pour notre plus grand plaisir.

LYSÉA